PEINTRE – DESSINATEUR Gier

Gier a formé son art à travers différents ateliers, fréquentés ici et ailleurs, à l’école des musées, au gré des expositions, auprès d’autres artistes… Accompagné par sa passion, il créé des œuvres figuratives animé par l’amour du trait net et de la courbe précise.

Né en 1963, Eric Giorgano dit Gier est un artiste autodidacte. Le corps est son principal sujet de création. Qu’il soit humain ou animal sauvage. Un corps recèle en effet des trésors d’expressivité et son langage, autant que le regard qu’on lui porte, est un perpétuel sujet d’interrogation, d’étonnement et de découverte.

Le corps, l’enveloppe charnelle, est le palimpseste où s’écrit la vie, grande ou misérable, de chacun de nous. Car derrière l’enveloppe de chair se cachent des individus et même dans l’érotisme le plus cru, c’est l’être humain qui importe à Gier. Le corps porte le jeune et le vieux, la folie et la sagesse, les coups durs et les bonheurs. Le travail sur le corps a également conduit l’artiste à la pose en tant que modèle auprès d’autres peintres, mais aussi de photographes, sculpteurs…
Pour voir de l’autre côté du miroir.

Les supports les plus utilisés sont le papier et le papier toilé. Gier travaille en technique mixte (techniques sèches et à l’eau) et il ne se refuse aucune matière susceptible d’enrichir son vocabulaire pictural.

Le dessin occupe une large place dans son travail et les mots y sont souvent présents. Les collages de papiers sont également l’un de ses moyens d’expression. Pourvu qu’ils donnent du sens à ses images.

Les effets de matières sont réalisés selon une technique à l’aquarelle qui lui est propre, ce qui lui permet de travailler aussi bien dans la rudesse des matières brutes que dans la légèreté et la transparence des couleurs.

La nudité qui semble tout révéler est bien souvent très opaque,
et cache bien plus qu’elle ne dévoile.

 

« Des jambes nues et des chaussures, une interrogation sur le langage, l‘absence de désir et d’affect des images érotiques… Peintre autodidacte, Gier se qualifie de “ figuratif animé par l’amour du trait ”. Également enseignant en histoire de l’art, sa spécialité est l’histoire de l’art des jardins, la représentation du paysage dans les arts graphiques. Son œuvre à la fois précise, précieuse et audacieuse pour cette série, questionne le corps et son langage, ainsi que sa perception codifiée ou stéréotypée perçue habituellement.
Le corps est à la fois structure et déstructure de l’être qui y cache son âme et ses pensées les plus secrètes, devient sous la main experte de l’artiste le véhicule à la fois des apparences et de la transgression.
Au-delà de cet érotisme direct, c’est de l’être humain dont il est question. Par une savante alchimie des médiums, les effets de matières rendent aussi compte de la dualité entre la rudesse des matières, des émotions et la légèreté exquise des couleurs. »

Critique écrite par Sylvie Vilette, Commissaire de l’exposition « Insolent-Insolite »
Chapelle St Sulpice à Istres

Avec Gier, partez à la découverte de ces corps féminins tantôt dévoilés, tantôt cachés, parfois comme projetés sur le devant de la scène grâce à la mise en œuvre d’un contraste saisissant entre une silhouette monochrome, presque diaphane, et une palette de couleurs vives. Ces nus à l’érotisme suggestif sont mis en situation au cœur d’une texture ou d’une sélection de mots porteurs d’un sens à saisir dans sa globalité. Les matières se superposent alors que la figuration intègre l’abstraction. Les visages sont tour à tour absents ou apparents.

Tout comme sur les grands animaux peints par l’artiste. Formes imposantes faisant face aux dangers qui les guettent. Fuyant devant un destin que l’on sait d’avance tragique. Des œuvres aux contrastes passionnants telles un message directement adressé à l’Humanité.

Lise Irlandes • Blogueuse « Art et Culture »
Agence COMforART

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